Face à la mondialisation et aux crises économiques successives, les nationalismes économiques connaissent un essor significatif. Quels sont les facteurs de cette montée en puissance et quelles conséquences pour l’économie mondiale ?
Comprendre le nationalisme économique
Le nationalisme économique désigne un ensemble de politiques visant à privilégier les intérêts nationaux au détriment de ceux d’autres pays. Il peut se traduire par des mesures protectionnistes, comme des droits de douane ou des subventions accordées aux entreprises locales, ainsi que par des politiques industrielles favorisant les champions nationaux.
Les causes de la montée du nationalisme économique
Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette tendance à l’essor du nationalisme économique :
- L’insatisfaction croissante face aux effets néfastes de la mondialisation, tels que les inégalités socio-économiques, la perte d’emplois et la délocalisation des industries.
- Le souhait de préserver la souveraineté et l’indépendance nationales face aux contraintes supranationales, notamment au sein de l’Union européenne.
- L’exploitation politique du mécontentement populaire par des partis populistes ou nationalistes promettant de renforcer les frontières et de protéger l’économie nationale.
Les conséquences du nationalisme économique
Le nationalisme économique peut avoir des effets à la fois positifs et négatifs sur les économies concernées :
- D’un côté, il peut stimuler la croissance et l’emploi en favorisant les entreprises locales et en réduisant la concurrence étrangère. Il peut également permettre de préserver certaines industries stratégiques, comme l’énergie ou la défense.
- D’un autre côté, le nationalisme économique peut entraver le commerce international et provoquer des conflits commerciaux, voire des guerres commerciales. Il risque également d’accroître les inégalités entre pays développés et pays en développement en réduisant les opportunités d’exportation pour ces derniers.
Des exemples marquants de nationalisme économique
Le phénomène de nationalisme économique est observable dans plusieurs régions du monde :
- Aux États-Unis, où l’administration Trump a mis en place une série de mesures protectionnistes, notamment des droits de douane sur les importations chinoises et européennes, ainsi que le retrait du Partenariat transpacifique (TPP).
- En Europe, avec le Brexit qui constitue un exemple emblématique de volonté de souveraineté économique face aux contraintes imposées par l’appartenance à l’Union européenne.
- Dans les pays émergents, où des gouvernements comme ceux de l’Inde et du Brésil ont adopté des politiques protectionnistes pour favoriser leur industrie nationale et réduire leur dépendance vis-à-vis des importations.
Chacun de ces exemples illustre les enjeux complexes et souvent contradictoires liés à la montée du nationalisme économique.
Les défis à relever face au nationalisme économique
Pour contrer les effets néfastes du nationalisme économique, plusieurs pistes peuvent être envisagées :
- Promouvoir une mondialisation plus équilibrée et inclusive, en luttant contre les inégalités socio-économiques et en favorisant un partage plus équitable des bénéfices de la croissance.
- Renforcer la coopération internationale afin de résoudre les conflits commerciaux et éviter les guerres commerciales, notamment par le biais d’institutions multilatérales telles que l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
- Développer des politiques industrielles ciblées pour soutenir les secteurs stratégiques sans pour autant fermer les frontières et entraver le commerce international.
Face aux défis posés par la montée des nationalismes économiques, il est donc crucial de repenser les règles du jeu mondial pour garantir un développement durable et harmonieux pour tous les acteurs.